Ça arrive quelques fois que je pense à mon grand-père et à sa mort déjà devenue lointaine. Il y a quelques années dès que l’évenément s’est passé. Au début, il était lointain en espace. Maintenant cet état s’est prolongé dans le temps aussi, en bâtant un mur additionnel dans la cité de l’oubli. Au dépit d’une telle conspiration, l’évenément est encore frais dans ma mémoire émotionnelle. J’ai encore le sentiment d’une absurdité incontrôlable. C’était comme si quelqu’un faisait dérouler devant mes yeux un film que j’étais obligée de mêler à la réalité. C’était dur, la mort. Je n’étais pas prête à en faire la connaissance. Personne ne l’est, je suppose.
Toute de suite, j’ai vu cette merveille que l’on appelle la vie glisser vers le non-être. Un morceau de mon âme avait été arraché pour éternité. Il était amer, le goût de cette réalité. Le plus frappant c’est que ne fût pas un épisode isolé dans mon repertoire emotionel. Dès ce moment-là, presque entremêlées, la mort et la souffrance ont descendu du conceptuel dans le concret. La mort est devenue quelque chose si réel qu’elle semble vivante, si l’oxymorone le permet. Je me suis donné du temps à l’internaliser, à faire une sorte d’armistice. Dans ce procésus, j’ai eu la sensation de perdre le sense de moi, mais le temps et le mot m’ont servi de rempart. Essentiellement changée, je suis prête à continuer.
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