L’élégance du’hérisson
suit l’histoire de Renée Michel, une concierge d’un riche bâtiment parisien qui essaye de cacher son penchant pour les
preoccupations intellectuelles. Ses efforts d’afficher un air ordinaire
de concierge sont brisés par l’astuce d’une jeune locataire du bâtiment
où elle travaille. C’est la jeune Paloma Josse dont l'intuition
perçoit la réalité d’une intéligence fulgurance et d’une finesse d’esprit digne de quelconque intélectuel habitant ce bâtiment.
Le roman se lance dans une narration d' évènéments
racontés par le filtre de Paloma et Renée aussi. Barbery entremêle les pensées de
Renée racontées au présent avec les entrées de journal de Paloma. On
touche sur des problèmes de philosophie, psychologie et même
linguistique que le quotidien facilite. Au délice du lecteur, Renée et
la jeune Paloma se lancent séparément dans une fine analyse de ses
clients dont la stupidité, malice ou malevolence font la source d’une
satire délicieuse. En fait, la critique sociale et morale de Renée et
de la jeune constitute une sorte de baromètre du temps. Renée
constate avec une sorte d’amertume resignée les contraintes et
limitations sociales que la classe sociale dicte sans pitié en dépit de
la passée du temps. Equipée
d'une telle conscience, elle ne peut pas concevoir une vraie histoire
d'amour avec le mystérieux et riche japonais qui venait de s'installer
au 7 rue Grenelle. Ironiquement, ses pensees touchent son destin d'une manière cruelle lorsqu'elle perd sa vie dans un banal accident.
Photo retrieved @ http://www.renaud-bray.com/ |
Née au milieu d’une famille d'intéllectuels
la petite fille est très précoce à dénoncer les fissures de la fausse
prétention. Tout premièrement, chez sa maman et plus tard chez sa soeur
année qui déborde d’une l'arrogance provenant d'une telle posséssion intéllectuelle que l'appartenance à une élite culturelle lui permet. Malgré d'une telle apparence désarmante, la petite soeur possède l'astuce de déchiffrer sa superficialité qui fait naître une sincère antiphatie entre les deux. Deçue par sa famille qui selon elle, ne vit véritablement, la petite fille considère le suicide. Le lecteur avisé sense, quand même, que cette intention n'est pas vraiment réele.
Afin de tester la validité de sa décision, elle se propose de trouver
des sources de la beauté du monde concentrée dans une routine
quotidienne sous le titre de “la pensée profonde“. Dans ce but, Paloma
se lance dans une fascinante épopée de la réflexion, de l'introspection et de l'observation. Cette
habitude lui offre de nombreuses opportunités de connaître et de se
connaître ce qui influe considérablement sur sa constatation qu'il vaut
la peine de vivre. La nobilité de sa pensee reste dans la sincérité de sa quête qui questionne tout pour repondre à tout.
Muriel Barbery achève un chef-d'oeuvre
dont la profondeur de la condition humaine dépasse l'éclairage entre
l’appearance et l’essence. Avec une finesse d'aristocrate, elle tisse
une dimenssion humaine qui touche sur la plus intime pensée du personage
qu'elle peint. En guise de conclusion, voila un petit extrait qui a
notre avis concentre l'esprit du roman qui émane de la profondeur tout
en guardant l’air dégagé:
“Oui, l’univers conspire à la vacuité, les
âmes perdues pleurent la beauté, l’insignifiance nous encercle. Alors,
buvons une tasse de thé. Le silence se fait, on entend le vent qui
souffle au-dehors, les feuilles d’automne bruissent et s’envolent, le chat dort dans une chaude lumière. Et, dans cette gorgée, se sublime le temps.“
No comments:
Post a Comment